Salut à tous,
Cette semaine, le pressoir a achevé de dessiner le millésime 2025.
Avec du bleu, il a tracé les nuits blanches du début de saison. Avec du jaune, le gouffre qui nous menaçait il y a un an à peine. Avec de l’orange, les vignes à l’agonie, les paysages qui se déchirent jusqu’à prendre feu.
Et puis il y a le blanc de la toile ou domine le vide : cet espace dans lequel se loge l’inconnu .
Mais cette année, la vigne a tenu bon. Contre toute logique, contre tous les pronostics un orage a entrouvert une porte dérobée. Par cette brèche, l’espoir s’est faufilé. Comment ? Pourquoi ? Peu importe.
L’essentiel est qu’il a fleuri rose, le 15 juillet!
Ce millésime n’est pas seulement une belle récolte : c’est notre chance.
Soyons honnêtes : si nous sommes encore debout, c’est grâce à la chance.
Pas grâce à une technique puisée dans un livre, pas par la grâce d'une prière secrète, pas même grâce à la solidarité.
Non, uniquement … la chance.
Alors, quand elle nous a trouvés, avec Marie nous avons décidé de la cultiver cette chance .
Sans tourner le dos à la vigne : nous sommes paysans, et la vigne fait partie de notre histoire.
Mais en traçant un nouveau sillon. Celui de l’aloé véra : une culture adaptée à notre climat, à nos sols, à notre avenir
Notre objectif est de rappeler que d’autres chemins existent.
Que d’autres, avant nous, ont tenu : ceux du phylloxéra, du mildiou ,des crises de 1907, ou des deux guerres mondiales.
Et que c’est maintenant à notre tour de transmettre et d'avancer .
Je vous laisse. La nuit est tombée, mais j’y vois de plus en plus clair sur mon chemin.
La récolte n’est pas encore en bouteille, et nos jus se vendent déjà en primeur.
Nos jus d’aloé véra, bien sûr.
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.
— Antoine Lavoisier
Bises,
Laurent